Que d'huile !...
Dès 2015, les constructeurs (Renault et Nissan) prennent conscience de défauts majeurs sur la motorisation 1.2 TCe et DIG-T.
Un réglage inadéquat du calculateur d'injection est alors admis (Renault Actis Solution 10575 et Nissan Technical Bulletin TB EM 15/05), et on verra par la suite qu'il ne s'agissait pas du seul défaut constaté sur cette motorisation. Les membres du réseau sont alors invités à communiquer à leur clientèle qu'une "consommation d'huile légèrement supérieure est normale et qu'une solution sera disponible pour remédier à la perturbation...". Une reprogrammation de l'ECU (Unité de Calcul Moteur) est alors développée et sera appliquée soit lors de passage en entretien (le client n'en sera pas toujours informé, Auto Plus n°1620) ou sur plainte client pour bruit moteur ou/et consommation d'huile anormale. AUCUN RAPPEL OFFICIEL ne sera jamais effectué, excluant de facto tous les clients effectuant leur entretien hors réseau comme la loi les y autorise ! Cette huile est brûlée et donc rejetée dans l'atmosphère...et les moteurs cassent quand même, merci pour l'empreinte carbone ! |
Des rejets de NOx hors normes !...
Existe t'il un lien entre les reprogrammations développées par Renault - Nissan, appliquées au plus tard en production en mai 2016 et les rejets de NOx constatés en Angleterre sur Nissan Qashqai 1.2 DIG-T à l'été 2016 puis en janvier 2018 ?
En 2013, TUV NORD un organisme de certification Allemand avait testé (cycles NEDC et WLTC) une Renault Mégane 3 équipée d'un moteur 1.2 TCe 115 et les rejets de NOx relevés étaient alors tout à fait normaux. En 2015, les constructeurs, alors conscients des défaillances de cette motorisation, ont développé une mise à jour de la calibration d'injection qui a progressivement été appliquée en production au plus tard en mai 2016. A l'été 2016, le Driver & Vehicle Standards Agency en Angleterre a testé un Nissan Qashqai équipé du moteur 1.2 DIG-T (conception identique au 1.2 TCe 115) et relevé des rejets de NOx en conditions réelles de conduite jusqu'à 10x supérieurs à ceux des tests d'homologation de l'époque. En janvier 2018, Emissions Analytics, a confirmé ces rejets pour le moins élevés avec le test "EQUA" plus poussé, relevant jusqu'à 973 mg/km de NOx là ou la limite en homologation est alors fixée à 60 mg/km !!! Soit plus de 16x le taux légal, et bien au dessus de la limite de guidance fixée par l'Union Européenne (300 mg/km). Le 22 mars 2018, le Daily Mail relaye l'information. Jean-Luc Moreau, journaliste auto spécialisé déclarais en juillet 2019 sur l'antenne de RMC Info Talk Sport avoir connaissance du fait que les reprogrammations censées améliorer la fiabilité des moteurs s'était faite au détriment d'organes de dépollution du moteur...mettant ainsi ces véhicules hors des normes d'homologation ! (voir encadré à droite) Les rejets de NOx, outre un impact environnemental favorisant la formation d'ozone, ont un impact sanitaire direct pour la santé humaine puisqu'ils peuvent favoriser l'apparition de troubles respiratoires... Au vu de tous ces éléments nous avons interpellé le Service de surveillance du marché des véhicules et des moteurs (SSMVM), qui dépend du Ministère de la Transition écologique qui nous a répondu de façon très évasive (voir plus bas sur cette page) sans jamais fournir le moindre élément permettant d'évacuer nos inquiétudes pourtant légitimes. P.S. : merci à l'ICCT et à Emission Analytics de nous avoir transmis ces éléments |
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Que font les autorités ?!?...
Suite à la commission Royal de 2016, la DGCCRF puis la justice ont réagit. Renault est ainsi visé depuis 2017 par une information judiciaire pour "tromperie aggravée" dans le cadre du DieselGate.
Le collectif Casse Moteur Renault-Nissan a régulièrement transmis aux autorités compétentes tous les éléments permettant d'établir les responsabilités constructeur relatives aux défauts de conception avérés dans les notes internes. Notes que des collaborateurs du groupe ont jugé important de transmettre aux victimes, certains de leurs proches, voir eux-mêmes en faisant partie ! En outre, on peut s'étonner que les tests effectués en Grande Bretagne en 2016 n'aient pas interpellé outre mesure les Services de Surveillance du Marché des Véhicules d'autres pays comme la France (ce service en a pourtant été informé). A l'heure ou ces lignes sont écrites, rien ne nous permet d'affirmer que la DGCCRF est en train de travailler sur ce dossier. Du côté du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, des explications semblent avoir été demandées aux constructeurs en juillet 2019 et ces derniers y auraient répondu mais des éléments complémentaires leur auraient été réclamés... Du côté des élus, pour certains députés et sénateur, une prise de conscience commence à voir le jour et des questions sont en attente de réponse auprès du Ministre de l'Economie et des Finances notamment. Si des ONG environnementales souhaitent réagir, elles sont les bienvenues afin de faire connaître d'avantage ce scandale qui n'en est vraisemblablement qu'à son début. |
Si vous aussi souhaitez interpeller vos élus à ce sujet, vous trouverez tout ce qu'il faut pour les contacter ici (paragraphe "impliquer nos élus...").
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29 nov. 2019 Réponse du Ministère...Le 29 novembre 2019, le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire nous a transmis une réponse à nos interrogations.
Ils ont reçus des réponses de la part des constructeurs, avec des chiffres vraisemblablement très en dessous de la réalité mais dont le Ministère semble se contenter. On notera du reste que le Ministère n'a absolument pas investigué et se contente de bien peu puisque les chiffres communiqués portent sur la période 2015-2019, alors que les moteurs produits de 2012 à 2015 sont tous potentiellement touchés puisqu'ils étaient victimes d'un réglage du calculateur d'injection qualifié d'inadéquat par les constructeurs eux-mêmes ! Le développement d'une reprogrammation sensée atténuer les problèmes, puis son application progressive aux nouveaux moteurs ne datant que de juin 2015 !!! |
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20 mai 2021 Réponse du SSMVM...En réponse a des inquiétudes légitimes soulevées par des rapports venus du Royaume-Uni, le SSMVM (Service de Surveillance du Marché des Véhicules et des Moteurs est interpellé.
Il nous est confirmé que des essais sont régulièrement réalisés en plus des essais réglementaires, que leur service est compétent en cas de non-conformité afin de sanctionner les constructeurs concernés MAIS que la liste des véhicules contrôlés ne peut être communiquée pour des raisons de confidentialité... Le SSMVM nous renvoie ainsi vers le site ICSMS (qui dépend de la commission Européenne) que nous avons sollicité et qui n'a pas été en mesure de nous apporter la moindre information relative à nos moteurs ! "Circulez y a rien à voir" |
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